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3 questions à Jismy Maillot

 

Nom: Jismy Maillot

Fonction: Secrétaire de vie scolaire

Présent dans l’établissement depuis: septembre 2017

 

 

Quel est votre rôle dans l’établissement ?

Mon rôle dans l’établissement consiste à assurer le suivi de la vie scolaire des élèves de Terminales. Si « vie scolaire » est une expression qui nous paraît souvent bien banale, elle résume en fait l’enjeu auquel se confrontent tous ceux qui y contribuent par leur travail, qu’il s’agisse des Responsables de Vie Scolaire, des Assistants d’Educations, des ATSEM ou des secrétaires comme moi. Car l’expression « vie scolaire » nous rappelle en effet que pour nos élèves, l’école est bien un lieu de vie ! Les élèves passent dans nos murs la majeure partie de leurs journées, de leurs semaines et de leurs années… et voilà qui n’est pas banal. Il faut bien s’en rendre compte : sur l’ensemble de sa scolarité, un élève aura généralement passé bien plus de temps à l’école que dans son propre foyer. Ce constat à lui seul nous impose de ne pas prendre cette expression de « vie scolaire » à la légère, mais bien de comprendre ce qu’elle recouvre au fond.

Il s’agit donc de « vie » et de « scolarité », et c’est pourquoi mon rôle consiste à veiller à ce que les élèves puissent effectuer leur scolarité dans un cadre de vie adéquat, agréable, studieux et sécurisant. Concrètement, mon rôle est à la fois administratif et éducatif. Sur le plan administratif, je tâche de veiller au bon fonctionnement de la scolarité en termes de suivi des absences, des retards, et de gestion des différents documents. Cet aspect n’est pas à négliger, car être attentif au suivi des élèves est parfois utile pour remarquer les difficultés que certains d’entre eux rencontrent, sur le plan scolaire ou personnel. Par exemple, des absences répétées et inhabituelles sont parfois un signal d’alarme à ne pas louper, pour comprendre que quelque chose se passe, et que l’élève a besoin d’aide. Sur le plan éducatif, mon rôle consiste à veiller à ce que les élèves comprennent que le règlement intérieur n’est pas fait pour les ennuyer, mais qu’il contient au contraire de quoi poser les conditions d’une vie collective sereine pour chacun, dans le respect de l’autre. Ainsi, je veille à ce que ce règlement soit respecté, mais surtout compris.

 

Quelle est pour vous la partie la plus enrichissante du travail de vie scolaire ?

Bien que j’ai enseigné la philosophie pendant un an et demi, c’est par le travail de vie scolaire que j’ai commencé dans l’éducation, et c’est à lui que je suis retourné avec enthousiasme. La vie scolaire est un observatoire privilégié, où le contact avec les élèves est bien différent que lorsqu’on est professeur, dans la mesure où les attentes ne sont pas tout à fait les mêmes. Je n’ai pas à noter les élèves, ni à les instruire, ni à leur donner des devoirs. Mon travail auprès d’eux est sans projection directe vers l’avenir : c’est au présent que tout se joue vraiment. Ce travail permet alors bien souvent de proposer aux étudiants une écoute moins contrainte, moins distante. Mais pas moins exigeante pour autant !

Depuis sept ans que je travaille dans l’éducation, j’avoue avoir toujours appris des jeunes – quitte à me prendre moi-même à l’occasion quelques sacrées coups de vieux. Mais surtout – et c’est sans doute là ce qu’il y a de plus enrichissant pour moi – la vie scolaire est une véritable occasion de transmission auprès des jeunes. La confiance qu’ils ont parfois davantage de facilité à nous donner qu’à d’autres, nous donne en même temps un devoir particulier : celui de savoir discerner dans cette confiance l’occasion d’un partage, d’une transmission visant à éveiller chez l’élève davantage de bienveillance, de tolérance et de respect de l’autre. J’ai en sept ans pu remarquer à quel point chaque élève contient en lui-même tout ce qu’il faut pour grandir, devenir plus patient, devenir plus bienveillant et parfois même pour qu’il soit davantage en amitié avec lui-même.

J’ai travaillé dans plusieurs établissements, certains largement défavorisés et avec des conditions de travail difficiles où le contact à l’élève pouvait vite tourner au rapport de force. Pourtant, même dans ces établissements, j’ai pu observer qu’un élève ne demande fondamentalement qu’une chose : trouver les bons outils pour grandir, gagner en maturité et ainsi mieux se repérer dans un monde qu’il cherche à comprendre. Prendre conscience que je pouvais contribuer moi-même à cet épanouissement a toujours été pour moi très important : aujourd’hui encore, cela constitue pour moi une vraie boussole. En travaillant pour l’éducation des jeunes, c’est notre avenir collectif que l’on prépare. C’est eux qui, demain, auront à s’emparer du monde pour en faire quelque chose de beau à transmettre à leur tour. Cet enjeu me porte avec enthousiasme, et les jeunes me le rendent bien.

 

Quelle est au contraire la partie la plus compliquée à gérer au quotidien ?

Le travail de vie scolaire est exigeant, et demande parfois de savoir réagir à des situations auxquelles nous ne sommes pas toujours habitués. Beaucoup de choses se jouent dans le contact à l’élève, ce qui demande de faire preuve de discernement et de lucidité, pour trouver toujours des réponses adaptées aux différentes situations. Ce qui peut fonctionner avec un élève peut ne pas fonctionner avec un autre, ce qui exige une capacité d’analyse et d’adaptation continue. Par exemple, s’il faut savoir faire preuve de fermeté chez certains, d’autres ont davantage besoin d’écoute ; et cela peut d’ailleurs varier pour un même élève, selon ce qu’il traverse au jour le jour.  Il faut dès lors veiller à ne jamais étiqueter l’élève, sans quoi on risque soi-même de le rigidifier, et de l’enfermer dans un carcan qui peut-être ne lui correspond plus.  Savoir réagir avec mesure aux situations est ainsi un travail exigeant, mais absolument nécessaire : sans cela, on peut vraiment heurter les fragilités d’un jeune, même si l’on ne s’en rend pas toujours compte. Mais aussi compliqué que cela puisse être parfois de trouver la bonne mesure, je crois que cela me permet, par le travail de vie scolaire, de me mettre moi aussi à l’école de l’autre et de continuer d’apprendre aujourd’hui encore.

Un autre aspect difficile est que le travail de vie scolaire est bien souvent sous-estimé dans le milieu de l’éducation lui-même. Dans beaucoup d’établissement, les surveillants (qui parfois se font encore appelés « pions », c’est dire !), les ATSEM, les CPE… n’ont pas toujours beaucoup de moyens ou de reconnaissance de la part des élèves, des parents d’élèves, voire même parfois des professeurs. Pourtant, qui d’autre qu’eux se voient au contact direct de plusieurs centaines d’élèves sur une journée ? Mais bien sûr, le CSE est exemplaire sur ce point, en mettant à disposition de la vie scolaire nombre de moyens, et un soutien qu’on ne trouve pas toujours ailleurs… !

 

 

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